mardi 12 février 2013

J'm'en bats les steaks (2010)

En l'honneur des petits chevaux qui rodent dans nos assiettes...


J'ai envie de faire une boucherie, 
De me vider les tripes dans un égo-trip 
J'ai plus foie en rien, on se bat, on s'abat 
Il faut bien voir, qu'en gros, si on fait le détail 
Nous sommes traités comme du bétail, 
On se farcit des dindes, se fait traquer par les volailles 
Quoi qu'on fasse où qu'on aille 
On se fait découper en émincés façon samouraï 
Autant se casher halal limite 
Que de faire face au sort qu'on mérite. 
On a beau se croire des durs à cuire 
On tourne le dos à tout ce qui peut nous nuire. 
Et celui qui me dit que ça lui fait un effet boeuf 
Qu'il aille se faire cuire un oeuf! 

Vous me direz sans doute d'aller me faire voir chez les grecs 
Magret tout, vous savez, j'm'en bats les steaks! 

J'ai l'air de trancher, à ainsi tailler dans le gras 
A penser qu'on va tous l'avoir dans l'os 
Mais la vie est carnassière 
Et nous la met jusqu'à l'os 
Oui j'ai de la rancoeur plein les rognons 
Et si ça vous fait pleurer, c'est pas mes oignons 
Je lance un pavé de rumsteak dans la mare 
Dans ce monde de barbares 
Je finirai sans doute en tartare 
Un verre de viandox, le viandard en étendard 
Le couteau entre les dents je suis revanchard 
Et qu'on soit carpaccio ou bien rosbif 
On a toujours les nerfs à vif quand on se rebiffe. 

Mon texte est cru et ne vaut pas un kopec 
Mettez le en pièces, je m'en bats les steaks! 

C'est un texte haché, à la découpe, 
Saignant d'un sang d'encre dont je remplis la coupe, 
Je suis cuit, à point, la vengeance dans la peau 
Et je bats un brelan de brochettes avec un carré d'agneau. 
La moutarde me monte au nez 
Aussi pimentée qu'un chili con carne 
Alors quitte à passer sur le grill, autant me viander 
A coups de boulettes, sans violons ni de sarabande 
...sans même parler de sucettes à la viande... 

C'est un texte à la mord moelle noeud 
Peu importe, je m'en bats les steaks! 

Mon sang ne fait qu'un tour 
Et je vais finir par me manger des aller-retour 
Comme un bleu à l'esprit déraisonné 
Qui ne sait pas qu'il va finir assaisonné. 
Comme tout le monde je courbe l'échine 
Mais sans ignorer qu'on cuisine 
Chaque jour un peu plus mon égo 
Et que je finirai soit grillé soit périmé au frigo 
Béarnaise, ketchup, échalote ou barbecue 
Après tout, sait on à quel sauce on va être mangé ? 

Voilà je me suis vidé, vidangé de ce qui me démangeait. 
Je vous ai asséné tout ça d'un coup sec... 
Pensez en ce que vous voulez... J'm'en bats les steaks.

#897 - 9.2.10

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