dimanche 19 juin 2016

J'ai arrêté (2012)

Ca aurait été dommage que ça parte en fumée...

 J'ai arrêté, ça fait plus d'un mois
Mais parfois ça me manque, ça me fait comme un poids
J'ai arrêté oui... on me demande souvent pourquoi...

Peut-être parce que ça ne me fait plus rien
Ou peut-être plus besoin
Je sais que ça me fait du bien...
Envie de faire le point
Qu'en sais-je en fait ? J'ai arrêté
Je suis en plein sevrage
Ca m'a beaucoup apaisé
Mais ça a aussi fait quelques ravages.

Je n'y touche plus c'est une évidence
Pourtant j'aime voir cette tige qui danse
Et qui brûle entre mes doigts
Cette tige d'incandescence
Qui me réchauffe lorsque j'ai froid
Lors des épreuves et des effrois
Face à la peur que j'ai des fois
De perdre pied, de perdre foi.

Je perds un confort, je perds un réconfort
Car elle me donnait le sentiment de me sentir plus fort
Je perds un renfort car sans elle
J'ai comme un vide qui me dévore.

J'ai arrêté, ça fait plus d'un mois
Mais j'ai cette envie encore parfois
Pour le goût ou pour le plaisir
Parce que j'aime voir cette flamme jaillir
Comme une étincelle au clair de lune
Elle qui sait tant me séduire
Pour apaiser mes infortunes.
Je retrouve cette ardant désir
Comme inscrit sur les feuilles
Qui sous mes doigts roulent et se déroulent
Et que les embruns s'embrasent
Pour venir m'embaumer d'extase.

J'ai arrêté oui, mais sur le point de succomber
Car elle me regarde avec des yeux à tomber
Elle n'est ni Gitane ni Gauloise
Mais lorsque la muse me toise
J'ai comme envie de replonger
Ce ne sont pas quelques feuilles
Qui vont me mettre en danger.

J'avais presque arrêté
Une abstinence d'un mois
Mais le regard posé sur la feuille
Et j'entends mes sens qui larmoient
Celle qui m'appelle contient des traces
D'arsenic et de bitume
Mais son passage laisse les traces
D'un talent qui se consume
Ce talent de poète que je voyais partir en fumée
Je ne tenais pas à un jour l'inhumer
Mais plutôt à continuer à le faire renaître
La Poésie m'a supplié je ne voulais pas la prendre en traître.

Elle, c'était pour moi comme une frangine
Je n'ai jamais été fumeur mais c'est ma part de nicotine
Alors oui, j'avais délaissé l'écriture
Et la quitter, même si peu, fut une torture.

J'ai failli arrêter
Et ça aurait été une perte
On peut arrêter de fumer
Mais surtout pas d'être poète.

#1060 - 19.6.2012

mardi 14 juin 2016

Rimes en -ul (2016)

[nouveau] Quand les libellules font des émules on avale la pilule...
#Slam



Il y a des rimes en l'air, pleines d'émotions
Des rimes en île, des rimes en -sion, haute tension
Les rimes en -al pour nous remonter le moral
Des mots fleuris plein le bocal
Pour changer je placerai, après cette virgule...
C'est un joli préambule
Une belle série de rimes en -ul.

De l'oreillette au ventricule
J'ai les mots qui circulent
Comme un flot de libellules
Un soir de canicule
J'ai chaud, j'ai la langue qui brûle, pas besoin de pull
Les mots somnambules, les mots funambules,
Véhiculent véhiculent bien des messages ,
Des sages, des cris de rage qui sortent d'une cage,
Ma cage thoracique rejette un océan de bulles
Ca va chauffer pour ton matricule
Tu l'attends, tu l'attends cette ... rime en -ul !

Je le savais petite crapule
Reprenons notre fable, tels les travaux d'Hercules
Elle n'a rien de ridicule mais s'impriment sur ton réticule
Cette libellule qui survole un monticule infesté de tarentules
Les mêmes qui parcourent sans détours
Ta peau minée de fistules de pustules
Qui fleurissent comme des campanules
Épanouies des pétales au pédoncule.
Et sur ce, je les vois mon Jules
Les mots juste derrière ta mandibule, ta mâchoire de Pitbull
Prêts à jaillir comme ce qui sort... de nos... vestibules!
En voilà ... Une belle rime en -ul !

Point à la ligne, remets une Majuscule
Pour faire grandir les idées les plus minuscules
Faire des vagues avec des précieuses ridicules
Mais sors les , sors les tes tests, tes tests, ...
Tes essais , tes proses, tes textes, tes points et tes points-virgules
Sois pas une tête de mule, pas de cas de conscience, pas de calcul,
Et Jacques, et Jacques ... Lui aussi aura la parole.
Je sais c'est nul, ici, pas de rimes en -ul !

Mais vas y sors les, sors tout ce que t'as,
Tous ces mots funambules qui circulent dans ta mandibule
Et qui poussent sous tes gencives tels des tubercules...
Laisse les s'exprimer, Jules
Et tout nus sous leur pull, ils exultent, ouvre la boite ... et l'opercule.
Et si t'attends la rime en -ul
Je tends, je tends ... Le micro au poète suivant !

#1104 / 14.6.2016